Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/272

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MÈDÉIA.

Va ! Tu es saisi par le désir de ta nouvelle épouse, étant retardé loin de ses demeures. Épouse-la. Peut-être, et que ceci soit dit à l’aide d’un Dieu ! regretteras-tu un jour les noces que tu vas célébrer !




LE CHŒUR.
Strophe I.

Quand l’amour possède violemment les hommes, il ne leur laisse ni vertu, ni bonne renommée ; mais si Kypris nous possède avec modération, aucune Déesse n’est plus agréable. Jamais, ô maîtresse, ne me lance de ton arc d’or une flèche inévitable trempée dans le désir !

Antistrophe I.

Que je possède la modération, ce plus beau don des Dieux ! Que jamais la terrible Kypris, me déchirant le cœur, à cause d’un autre lit, ne me jette dans les luttes aveugles et dans les querelles insatiables ; mais que, respectant les unions paisibles, elle choisisse les épouses avec sagacité !

Strophe II.

Ô Patrie, ô ma demeure ! Que je ne sois jamais exilée, traînant une triste et pauvre vie en de misérables soucis ! Que je sois auparavant domptée par la mort, oui ! par la mort, avant de voir un tel jour ! Car il n’est pas un plus grand malheur que celui d’être privé de la terre de la patrie !