Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

femme ! Mais, s’il te plait ainsi, je ne refuse pas de le faire. Ce sera, en effet, pour moi, une chose très sûre, si je puis opposer quelque prétexte à tes ennemis, et ton intérêt en sera plus certain. Nomme donc les Dieux.

MÈDÉIA.

Jure par la Terre et par Hèlios père de mon père, et ajoute à la fois toute la race des Dieux.

AIGEUS.

Que dois-je faire ou ne pas faire ? Dis !

MÈDÉIA.

Jure que tu ne me chasseras jamais toi-même de ta terre, et que, si quelqu’un de mes ennemis veut m’emmener, jamais tu ne le permettras, tant que tu vivras.

AIGEUS.

Je jure, par la Terre et par la splendide lumière de Hèlios et par tous les Dieux, de faire ce que tu me demandes.

MÈDÉIA.

C’est assez. Et quel châtiment subiras-tu si tu te parjures ?

AIGEUS.

Ce qui est infligé aux mortels impies.

MÈDÉIA.

Pars heureux ! Tout est bien. Pour moi, avant de me rendre dans ta cité, j’accomplirai ici ce que je prépare et ce que j’ai résolu.