Ô mère très malheureuse ! Ô naissance amère ! Puisse aucun de mes amis n’être jamais bâtard !
Que ne l’arrachez-vous d’ici, serviteurs ! Ne m’avez-vous pas entendu ordonner depuis longtemps qu’il soit envoyé en exil ?
Il gémira, celui d’entre eux qui me touchera ! Chasse-moi toi-même d’ici, si telle est ta volonté.
Je le ferai, si tu n’obéis pas à mes paroles, car je n’ai aucune compassion de ton exil.
Cela est décidé, paraît-il. Ô malheureux ! je sais et ne puis dire ce que je sais ! Ô la plus chère des Déesses, fille de Lètô, avec qui j’ai habité, compagne de mes chasses, je fuirai donc l’illustre Athèna ! Je vous salue, ô Ville et terre d’Érekhtheus ! Ô sol de Troizènia, qui donnes de si douces joies à la jeunesse, salut ! Je vous regarde et vous parle pour la dernière fois ! Venez, ô jeunes hommes de cette terre, mes égaux par l’âge, saluez-moi, emmenez-moi de ce pays. Jamais vous ne trouverez un autre homme plus chaste que moi, bien que je ne semble point tel à mon père.