Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/393

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LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô fille de Pélias, habite heureusement les demeures d’Aidès, ignorées de Halios ! Qu’Aidès, le Dieu aux noirs cheveux, sache, et que le vieux Conducteur des morts, qui est à la barre et à l’aviron, sache aussi qu’elle est la meilleure des femmes qu’il ait passées sur le marais de l’Akhérôn, dans la barque à deux avirons !

Antistrophe I.

Les poètes te chanteront en foule, sur la tortue montagnarde à sept cordes, et en des hymnes non accompagnés de la lyre, à Sparta, quand reviendra l’anniversaire du mois Kainéien, à la pleine lumière de Sélana, et dans l’heureuse et splendide Athèna ; tant tu auras laissé en mourant une matière inépuisable aux chants des poètes !

Strophe II.

Que n’est-il en moi, que n’ai-je la puissance de te ramener à la lumière, hors des demeures d’Aidès, et loin des courants du Kokytos, à l’aide de l’aviron du fleuve souterrain ! Toi seule, ô chère parmi les femmes, toi seule as osé racheter ton mari du Hadès, au prix de ta vie ! Que la terre tombe légère sur toi, femme ! Si ton mari entrait dans un nouveau lit nuptial, certes, il me serait odieux, ainsi qu’à tes enfants.

Antistrophe II.

La mère de celui-ci, ni son vieux père, n’ont voulu, pour leur fils, cacher leurs corps sous la terre. Ils n’ont pas osé sauver celui qu’ils ont enfanté, les malheureux,