Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/413

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LE SERVITEUR.

Dans la route qui mène droit à Larissa. Tu verras un tombeau de marbre poli, hors du faubourg.




HÈRAKLÈS.

Ô mon cœur, qui as tant osé ! ô mon âme, montre aujourd’hui quel fils la Tirynthienne Alkmèna, fille d’Élektryôn, a conçu de Zeus ! Il me faut sauver cette femme qui vient de mourir, et rétablir Alkèstis dans cette demeure, et rendre ainsi grâce à Admètos. J’irai vers la Reine des morts, couverte de noirs péplos, vers Thanatos ! Je l’épierai, et j’espère la trouver buvant auprès du tombeau le sang des victimes. Et si, lui ayant tendu un piège et m’élançant de mon embuscade, je puis la saisir, je l’entourerai de mes bras ; et personne ne pourra me l’arracher, les flancs déchirés, avant qu’elle ne m’ait rendu cette femme ! Mais, si je suis frustré de cette proie, si elle ne vient pas au gâteau sanglant, je descendrai sous terre, dans l’obscure demeure de Korè et du Roi Aidès, et je demanderai Alkèstis, et j’ai confiance de la ramener sur la terre, et de la remettre aux mains de l’hôte qui m’a reçu dans ses demeures, qui ne m’a point renvoyé, bien que frappé d’un cruel malheur, et qui me l’a caché, me respectant, généreux qu’il est ! Est-il un homme plus hospitalier parmi les Thessaliens et les habitants de la Hellas ? C’est pourquoi, il ne dira pas qu’il a été bienveillant pour un ingrat, ayant été lui-même si généreux.




ADMÈTOS.

Hélas, hélas ! triste accès, triste aspect de mes demeures