Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/419

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le fer qu’on trouve chez les Khalybes, et il n’y a nul respect dans ton cœur inflexible !

Strophe II.

Toi, que cette Déesse a saisi dans les étreintes inévitables de ses mains, reprends courage, car, jamais, en pleurant, tu ne ramèneras au jour les morts qui sont sous terre. Les enfants des Dieux vont aussi dans les ténèbres et dans la mort. Alkèstis nous était chère quand elle était avec nous, et elle nous est encore chère, quoique morte ; car tu avais pris pour compagne la plus généreuse de toutes les femmes.

Antistrophe II.

Que le tombeau de ta femme ne semble point tel que celui des autres morts ; mais qu’il soit honoré à l’égal des Dieux, et vénérable aux voyageurs ! Et celui qui passera sur le chemin dira : — Celle-ci mourut autrefois pour son mari, et maintenant elle est une Déesse heureuse ! Salut, ô vénérable, et sois-nous bienveillante ! — Elle sera saluée de telles paroles.

Mais il me semble, Admètos, que voici le fils d’Alkmèna qui s’approche de la demeure.




HÈRAKLÈS.

Il faut parler librement à un ami, Admètos, et ne retenir, en se taisant, aucun reproche dans son cœur. Moi, qui, présent, assistais à ton malheur, je pensais être traité comme un ami sincère ; et, cependant, tu ne m’as point confié que ce corps était celui de ta femme ; mais tu m’as