Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/418

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genoux, pleureront leur mère, et les serviteurs pleureront aussi une telle maîtresse dans la demeure. Ce sera ainsi dans la maison ; et, au dehors, les noces des Thessaliens et les nombreuses assemblées de femmes me tourmenteront, et je n’aurai pas le courage de regarder celles qui ont le même âge que ma femme ! Chacun de mes ennemis dira de moi ceci : — Voilà celui qui a la honte de vivre, et qui n’a pas osé mourir, et qui, par lâcheté, a livré celle-ci à la mort ! Et cependant, il se croit un homme ! Et il hait ses parents, quand lui-même n’a pas voulu mourir ! — Outre mes maux, telle sera ma renommée. Pourquoi donc souhaiterais-je de vivre, amis, affligé d’une mauvaise renommée et d’une mauvaise fortune ?




LE CHŒUR.
Strophe I.

J’ai été transporté par la Muse aux régions ouraniennes, et j’ai étudié bien des choses, et je n’ai rien trouvé de plus puissant que la Nécessité, ni les remèdes inscrits sur les tablettes Thrèkiennes et enseignés par Orpheus, ni ceux, autant qu’ils sont, que Phoibos a transmis aux Asklèpiades, pour venir en aide aux mortels souffrants.

Antistrophe I.

Elle est la seule Déesse dont on ne puisse approcher les autels ni les images. Elle ne reçoit point de victimes. Ô vénérable ! ne sois pas plus cruelle pour moi que tu ne l’as été déjà dans ma vie ! En effet, tout ce que Zeus approuve est accompli par toi. Tu domptes par la force