Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/542

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THÈSEUS.

Que cela soit, et que le même bonheur te soit accordé !




ATHÈNA.

Écoute, Thèseus, les paroles d’Athènaia, et fais ce qu’il te faut faire dans l’intérêt de ta Ville. Ne donne pas ces restes à ces enfants pour qu’ils les portent dans la terre d’Argos, et ne les renvoie pas si facilement ; mais pour prix de tes peines et de celles de la Ville, reçois d’abord un serment. Il faut qu’Adrastos le jure. Il possède, en effet, la puissance, étant Roi, et peut jurer pour toute la terre des Danaïdes. Et ce serment fera que jamais les Argiens ne conduiront une armée ennemie sur cette terre, et qu’ils repousseront par les armes ceux qui l’attaqueraient. Et si, violant ce serment, ils marchaient contre cette Ville, qu’Adrastos fasse des imprécations pour que le pays Argien périsse misérablement. Et apprends de moi en quel lieu il te faut sacrifier des victimes. Tu as dans ta demeure un trépied aux pieds d’airain, qu’autrefois, après avoir renversé les demeures d’Ilios, Hèraklès, se hâtant vers un autre travail, t’ordonna de placer sur l’autel Pythique. Coupe sur ce trépied les gorges de trois brebis, et inscris le serment dans la cavité du trépied, et donne-le à garder au Dieu qui protège Pythô, afin qu’il soit un monument de l’alliance et un témoignage pour la Hellas. Et l’épée aiguë dont tu auras égorgé les victimes couche-la dans la terre auprès des sept bûchers des morts. Et s’ils marchaient un jour contre la Ville, cette épée, apparaissant, les frapperait de terreur