Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/551

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LE VIEILLARD.

Ce que tu oses est grave, ô Roi Agamemnôn, qui, lorsque tu amenais ta fille pour épouser le fils de la Déesse, la livrais aux Danaens pour être sacrifiée !

AGAMEMNÔN.

Hélas sur moi ! J’avais perdu l’esprit. Hélas ! hélas ! Je suis tombé dans le malheur ! Mais va, cours, ne cède pas à la vieillesse !

LE VIEILLARD.

Je me hâte, ô Roi !

AGAMEMNÔN.

Ne t’assieds pas au bord des fontaines ombreuses, ne te laisse pas séduire par le sommeil.

LE VIEILLARD.

Des paroles de bon augure, je te prie !

AGAMEMNÔN.

Partout où tu verras deux routes qui se coupent, regarde, vois si quelque char emporté par des roues rapides ne t’échappe pas qui amène ma fille aux nefs des Danaens. Mais, si tu les rencontres, fais retourner les chevaux vers les murailles Kyklopéennes.

LE VIEILLARD.

Cela sera fait.

AGAMEMNÔN.

Sors promptement des portes.