Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/552

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE VIEILLARD.

Mais comment pourrai-je inspirer confiance en mes paroles à ta femme et à ta fille ? dis !

AGAMEMNÔN.

Conserve le sceau sur ces tablettes que tu portes. Va ! Déjà cette lumière pâlit devant la resplendissante Éôs et les feux du quadrige de Halios. Aide-moi dans mes inquiétudes. Aucun des mortels n’est prospère ni heureux jusqu’à la fin, et aucun encore n’a été exempt de douleur.




LE CHŒUR.
Strophe I.

Je suis venue sur la plage de la maritime Aulis, à travers les flots de l’Euripos, ayant quitté Khalkis, ma Ville, baignée par l’illustre Aréthousa dont les eaux coulent dans la mer, afin de voir l’armée des Akhaiens et les nefs voyageuses des belliqueux jeunes hommes que le blond Menélaos et l’Eupatride Agamemnôn, racontent nos maris, conduisent à Troia sur mille nefs, pour reprendre Héléna que le pasteur Paris, comme un don d’Aphrodita, emmena des roseaux de l’Eurotas, quand, au bord d’une source limpide, Kypris disputa le prix de la beauté à Hèra et à Pallas.

Antistrophe I.

J’ai traversé en hâte, les joues rougissantes d’une jeune pudeur, le bois sacré d’Artémis, où se font de nombreux sacrifices, voulant voir le camp et les tentes guerrières et