Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/590

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LE VIEILLARD.

Ménélaos me les a arrachées, lui qui est l’auteur de ces maux.

KLYTAIMNESTRA.

Ô fils de la Nèrèide, ô enfant de Pèleus, tu entends cela !

AKHILLEUS.

J’entends que tu es malheureuse ; mais je ne supporte pas avec patience ce qui me concerne en ceci.

KLYTAIMNESTRA.

Ils tueront ma fille, nous ayant abusés, sous le prétexte de tes noces.

AKHILLEUS.

Je suis irrité contre ton mari, et je ne le supporterai pas aisément.

KLYTAIMNESTRA.

Certes, je n’aurai point honte de me jeter à tes genoux, moi, mortelle, devant le fils d’une Déesse. De quoi, en effet, serais-je orgueilleuse ? Ou pour qui ferais-je plus d’efforts que pour ma fille ? Mais, ô fils d’une Déesse ! viens en aide à mon malheur et à celle qui a été appelée ton épouse, vainement sans doute, mais que j’ai amenée et couronnée comme telle, et que je conduis maintenant à l’égorgement ! Ce serait une honte pour toi si tu ne la secourais pas. En effet, si tu n’as pas été uni à elle par les noces, au moins tu as été appelé le cher mari de la malheureuse vierge. Par ton menton, par ta main, par ta