Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/614

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KLYTAIMNESTRA.

Que dis-tu, fille ? Quand je t’aurai perdue !

IPHIGÉNÉIA.

Tu ne m’as point perdue ; je suis sauvée, et tu seras illustre par moi.

KLYTAIMNESTRA.

Comment dis-tu ? Il ne convient pas que je pleure ta vie ?

IPHIGÉNÉIA.

Non ! car on ne m’élèvera point de tombeau.

KLYTAIMNESTRA.

Quoi ! La mort n’est point regardée comme un tombeau ?

IPHIGÉNÉIA.

L’autel de la Déesse, fille de Zeus, sera mon tombeau.

KLYTAIMNESTRA.

Ô fille, je t’obéirai, car tu as bien parlé.

IPHIGÉNÉIA.

Oui ! heureuse, et bienfaitrice de la Hellas !

KLYTAIMNESTRA.

Mais qu’annoncerai-je à tes sœurs ?

IPHIGÉNÉIA.

Ne les revêts pas non plus de péplos noirs.