Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/111

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celui qui venait secourir la Ville des Priamides. Puis, ayant su ce que je voulais savoir, je vis Rhèsos debout comme un Dieu sur un char à l’attelage thrèkien. Un joug d’or pesait sur le cou de ses chevaux plus blancs que la neige ; et la peltè d’airain, ornée de figures d’or, étincelait sur ses épaules ; et une Gorgô, semblable à l’Aigide de la Déesse, appliquée sur le front des chevaux, jetait la terreur, toute vibrante qu’elle était de mille grelots. Tu ne pourrais calculer le nombre de cette armée, tant elle est immense aux yeux : innombrables chevaux et peltastes, innombrables archers, multitude armée légèrement, et tous portant la Stola thrèkienne. Tel vient cet homme en allié de Troia. Et le fils de Pèleus, ni par l’effort de la lance, ni par la fuite, ne pourra lui échapper !

LE CHŒUR.

Quand les Daimones sont propices aux citoyens, la destinée devient meilleure.

HEKTÔR.

Puisque je suis heureux par ma lance, et que Zeus est avec nous, je trouverai beaucoup d’amis. Mais nous n’avons nul besoin de ceux qui n’ont point agi autrefois, quand le violent Arès déchirait de son souffle terrible les voiles de cette terre. Rhèsos montre de quelle façon il est l’ami de Troia. Il vient au festin, n’ayant point aidé les chasseurs à prendre la proie, et n’ayant point agi de la lance.