Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/117

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soutenir l’effort de ta lance ? Plaise aux Dieux, ô Roi, que je puisse voir ce jour où ta main ensanglantée les punira !

RHÈSOS.

C’est ainsi que je veux agir pour toi, en retour de ma longue absence. Mais je le dis, avec le pardon d’Adrastéia : Quand nous aurons délivré cette Ville de ses ennemis, et quand tu auras voué les dépouilles aux Dieux, je veux partir avec toi pour la terre Argienne, et je dévasterai par la lance toute la Hellas, afin qu’ils soient accablés de maux à leur tour.

HEKTÔR.

Si, affranchi des maux présents, je régnais encore, comme autrefois, sur cette Ville heureuse, certes, j’en remercierais grandement les Dieux. Mais, en ce qui concerne Argos et la Hellas, il n’est pas aussi aisé que tu le dis de les dévaster par la lance.

RHÈSOS.

Ne dit-on pas que les plus braves des Hellènes sont venus ici ?

HEKTÔR.

Et nous ne les dédaignons pas ; mais nous les repoussons de tout notre effort.

RHÈSOS.

Donc, ceux-ci étant tués, nous aurons tout achevé.