Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/118

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HEKTÔR.

Ne pense pas aux choses éloignées, en oubliant celles qui sont entre nos mains.

RHÈSOS.

Il me semble qu’il te suffit de subir le mal, non de l’infliger ?

HEKTÔR.

Je possède une grande puissance, même en restant ici. Tu peux maintenant dresser ton bouclier et ranger ton armée, soit à l’aile gauche, soit à l’aile droite, ou au milieu des Alliés.

RHÈSOS.

Hektôr, je veux combattre seul les ennemis ; mais si tu crois honteux de ne point venir incendier les troupes des nefs, bien que tu aies subi de longues fatigues, place moi en face d’Akhilleus et en tête de l’armée.

HEKTÔR.

Tu ne peux darder contre celui-ci ta lance impétueuse.

RHÈSOS.

N’a-t-il pas été dit qu’il était venu devant Ilios ?

HEKTÔR.

Il est venu et il est ici ; mais, irrité contre les chefs de l’armée, il ne lève plus la lance pour eux.