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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/136

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LE CHŒUR.

Conducteur du Thrèkien malheureux, ne doute pas que des ennemis aient commis cette action. Hektôr lui-même, ayant appris cette calamité, approche. Comme cela est juste, il compatit à tes maux.




HEKTÔR.

Vous qui avez causé de si grands malheurs, comment les espions ennemis vous ont-ils échappé, à votre honte ? Comment l’armée a-t-elle été égorgée, sans que vous les ayez chassés, à leur entrée dans le camp, ou à leur sortie ? Qui mérite un châtiment, sinon toi à qui est confiée la garde de l’armée ? Ils s’en sont allés, sains et saufs, riant de la lâcheté des Phryges et de moi qui commande ! Mais, certes, sachez-le, j’en jure par le Père Zeus : le fouet ou la décapitation sera le châtiment de qui a fait cela, ou l’on pourra dire que Hektôr est un homme de rien et un lâche !

LE CHŒUR.
Antistrophe.

Iô ! iô !

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Ô Chef de la Ville, ceci est arrivé pendant que j’allais t’avertir que les nefs des Argiens étincelaient de feu ! Je n’ai point fermé de toute la nuit mon œil vigilant, et je n’ai point dormi, par les sources du Simoïs ! Ne t’irrite point contre moi, ô Roi ! Je suis le plus innocent des hommes. Si, désormais, tu apprends de moi une action