Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/161

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quoi cette lumière de torches flambe-t-elle dans la tente ? Que font-elles, les Trôiades ? Brûlent-elles les tentes, parce qu’elles doivent être emmenées d’ici vers Argos, ou, désirant mourir, brûlent-elles leurs corps ? Certes, toute âme libre, en de telles calamités, supporte ses maux avec peine. Ouvre ! ouvre ! Ce qui peut plaire à celles-ci nuirait aux Akhaiens ; et la faute m’en serait transmise.

HÉKABÈ.

Ce n’est pas cela. Elles ne brûlent rien ; mais ma fille Kasandra, saisie de fureur, accourt ici.




KASANDRA.
Strophe.

Levez-vous ! Rangez-vous de côté ! J’apporte la lumière ! Voici, voici ! J’éclaire, je fais resplendir ce temple de torches ! Hymen ! ô Roi Hymènaien ! Heureux l’époux ! Et moi, heureuse aussi, qui vais, dans Argos, entrer en un lit royal ! Hymen ! ô Roi Hymènaien ! Puisque tu pleures et gémis, mère, sur mon père mort et la chère patrie, j’allume cette flamme, je fais éclater et resplendir ce feu pour mes noces. Hymen ! ô Roi Hymènaios ! Répands la lumière, ô Hékata, pour les noces des vierges, c’est la coutume !

Antistrophe.

Lève le pied, Chef des danses, Évan, Évoé ! Iô ! iô ! comme aux jours de la plus heureuse destinée de mon père. Ce chœur est sacré ! Conduis-le, Phoibos ! Je sacri-