Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fie dans ton temple ceint de lauriers. Hymèn ! ô Hymènaios ! Hymèn ! Trépigne, mère ; lève le pied ! Dirige çà et là la chère danse de tes pieds avec moi. Célébrez Hymènaios et l’épouse, par des clameurs et des chants joyeux ! Allons, ô vierges ornées de beaux péplos Phrygiens, chantez mes noces et l’époux promis à mon lit !

LE CHŒUR.

Reine ! pourquoi ne retiens-tu pas ta fille en délire, de peur qu’elle ne danse légèrement au milieu de l’armée des Argiens ?

HÉKABÈ.

Hèphaistos ! tu portes le flambeau dans les noces des mortels ; mais, certes, tu secoues ici une flamme funeste, contre notre meilleure espérance ! Hélas ! fille, ce n’était pas au milieu des armes et sous la lance Argienne que je pensais autrefois célébrer tes noces ! Donne-moi la torche. En courant çà et là dans ton délire, tu ne portes pas le feu droit, et ton esprit, ô fille, n’est pas calme, et tu es toujours dans le même état. Rentrez ces torches, ô Trôiades, et répondez par des larmes à son chant nuptial.

KASANDRA.

Mère ! orne ma tête victorieuse, et réjouis-toi de mes noces royales, et mène-moi, et, si je n’obéis pas promptement, traîne-moi de force ; car si Loxias est Dieu, il sera plus malheureux encore que celui de Héléna, cet hymen d’Agamemnôn, de l’illustre Roi des Akhaiens ! Je le tuerai, en effet, et je dévasterai sa demeure, en