Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/168

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funèbre sur Ilios ! En effet, je dirai à haute voix un chant sur Troia, et comment elle a été misérablement domptée à l’aide du Monstre à quatre pieds, et comment j’ai été conquise quand les Akhaiens laissèrent aux portes le Cheval frémissant, aux harnachements d’or et plein de guerriers. Et tout le peuple s’écriait, debout sur la Roche Trôiade : — Allons ! affranchis désormais de vos peines, conduisez dans Ilios cette Image sacrée offerte à la Vierge fille de Zeus ! — Quelle jeune fille, quel vieillard n’est pas sorti de sa demeure ? Et tous, avec des chants joyeux, voulaient s’emparer de ce fléau plein de ruse !

Antistrophe.

Et toute la race des Phryges, avec des pins allumés, se rue aux portes, afin d’offrir à la Déesse cette ruse fabriquée par les Akhaiens, cette ruine de la Dardaniè, pour se rendre propice la Vierge ambroisienne. Puis, l’ayant entouré de cables tordus, comme on fait du ventre noir d’une nef, ils traînèrent le Cheval dans la demeure de pierre de la Déesse Pallas, en ce lieu funeste à la patrie. Mais l’obscurité nocturne était venue pendant ces travaux et cette joie. Et la trompette Libyque et le chant Phrygien résonnaient, et les vierges, en trépignant, chantaient joyeusement ; et dans les demeures, les torches jetaient une noire splendeur sur ceux qui dormaient !

Épôde.

Et moi, je célébrais, dans ma demeure, par des danses, la Vierge Artémis, fille de Zeus. Mais voici qu’un cri terrible pénètre dans les maisons des Phryges ; et les chers