Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/173

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HÉKABÈ.

Je vois les Choses des Dieux, qui élèvent ceux qui ne sont rien et perdent ceux qui semblaient puissants !

ANDROMAKHÈ.

On nous emmène comme un butin, mon fils et moi, et le bien-né devient esclave, par un grand changement.

HÉKABÈ.

La force de la nécessité est terrible ; c’est ainsi que Kasandra m’a été arrachée violemment.

ANDROMAKHÈ.

Hélas ! hélas ! ta fille a trouvé, semble-t-il, un autre Aias. Mais tu subis encore d’autres maux.

HÉKABÈ.

Mes maux n’ont ni mesure, ni nombre, et ils se le disputent l’un l’autre.

ANDROMAKHÈ.

Ta fille Polyxénè a péri, égorgée sur le tertre d’Akhilleus, offerte à un cadavre !

HÉKABÈ.

Ah ! malheureuse ! C’est donc là ce que Talthybios m’annonçait si obscurément !