Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/181

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meurtrissures de ma tête et de ma poitrine, les seules choses qui soient en mon pouvoir. Hélas sur moi, à cause de la Ville et à cause de toi ! Nous manque-t-il une seule misère ? Que nous manque-t-il pour accomplir notre ruine entière ?

LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô Roi de Salamis nourricière d’abeilles, Télamôn, qui habites l’Île entourée des flots, et proche des collines sacrées où Athana fit croître le premier rameau du vert olivier, couronne ouranienne et honneur de l’éclatante Athènaiè ! Tu vins avec le puissant archer, fils d’Alkmèna, pour assiéger et renverser Ilios, Ilios notre Ville.

Antistrophe I.

Dans le temps où Hèraklès, irrité à cause des chevaux refusés, conduisit la fleur de la Hellas, et arrêta ses nefs, qui marchent sur la mer, à l’embouchure du Simoïs au large cours. Et il attacha les câbles aux poupes, et il sortit des nefs les flèches que sa main sûre devait lancer pour la mort de Laomédôn. Et, après avoir consumé par la flamme pourprée les murailles bâties par la règle de Phoibos, il dévasta la plaine de Troia. Ainsi, par deux assauts, la lance sanglante a renversé Troia !

Strophe II.

Donc, vainement, ô fils de Laomédôn, marchant avec grâce parmi les Kyathes d’or, tu as la gloire de remplir les coupes de Zeus, par un très illustre emploi ! La terre