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LES BAKKHANTES.

cette Ville connaisse mes Mystères et qu’elle y soit initiée, bien qu’elle ne le veuille pas ; et que, soutenant la cause de ma mère Sémélè, je me manifeste aux mortels comme un Dieu qu’elle a conçu de Zeus. Kadmos a transmis la tyrannie royale à Penteus, son petit-fils, qui combat mon culte, me refuse les libations, et ne me nomme point dans ses supplications. C’est pourquoi, je lui prouverai, à lui et à tous les Thèbaiens, que je suis un Dieu. Et, dès que tout sera ordonné ici, j’irai me manifester dans un autre pays. Mais, si la Ville des Thèbaiens, irritée, veut chasser par les armes les Bakkhantes de la montagne, je combattrai à la tête des Mainades. C’est pour cela que, changeant l’aspect d’un Dieu en celui d’un mortel, j’ai revêtu la forme humaine. Ô vous qui avez quitté le Tmôlos, ce rempart de la Lydia, et qui m’escortez, vous, mes compagnes et mes alliées, que j’ai menées avec moi, prenez vos tympanons familiers à la terre des Phryges, inventés pour la Mère Rhéa et pour moi, et faites-les retentir autour des demeures royales de Pentheus, afin que la Ville de Kadmos les connaisse. Et moi, j’irai avec les Bakkhantes, dans les gorges du Kithairôn, où elles sont, et je me mêlerai à leurs chœurs.


Le Chœur.


Strophe I.

Partie de la terre d’Asia, ayant quitté le Tmôlos sacré, j’accomplis en hâte un travail joyeux et une douce tâche, pour Bromios, en célébrant le Dieu Bakkhos.