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LES BAKKHANTES

Antistrophe II.

Ce Daimôn, fils de Zeus, se réjouit des joyeux festins ; il aime la dispensatrice des richesses, la divine Paix qui multiplie la jeunesse. Il donne également au riche et au pauvre le charme du vin qui chasse le chagrin, mais il hait celui qui ne se soucie point que nous passions les jours et les douces nuits dans la joie. Tiens à l’écart des hommes trop sages ton esprit et ton cœur. J’ordonne d’approuver et de suivre ce que l’humble vulgaire approuve et suit.


Un Serviteur.

Pentheus ! nous voici, ayant saisi cette proie vers laquelle tu nous as envoyés, et nous n’avons point fait de vains efforts. Cet animal sauvage nous a été doux. Il n’a point pris la fuite, mais il nous a tendu les mains sans pâlir et sans que ses joues roses aient changé de couleur. Souriant, il nous a commandé de le lier et de l’emmener, et il est resté, rendant ma tâche plus facile. Et moi, je lui ai dit respectueusement : — Ô Étranger, je ne t’emmène pas de ma propre volonté, mais par l’ordre de Pentheus qui m’a envoyé. — Alors, les Bakkhantes, que tu as fait enchaîner dans la prison publique, ont bondi et se sont échappées dans les bois en invoquant le Dieu Bromios, car les liens qui les retenaient par les pieds sont tombés, et les portes se sont ouvertes d’elles-mêmes sans l’aide d’une main mortelle. Cet Étranger est venu plein de prodiges dans Thèba. C’est à toi de songer au reste.