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LES BAKKHANTES.

vage, et elle la portait sur le Kithairôn, ayant laissé ses sœurs dans la foule des Mainades. Et, toute glorieuse de sa misérable proie, elle revient vers ces murs, en invoquant Bakkhos, compagnon de sa chasse, couronné de la même victoire pour cette proie conquise dont le premier prix sera de lui coûter des larmes ! Et moi, je fuis loin de cette calamité, avant qu’Agave regagne la demeure. La modération et le respect des Choses divines, je pense, sont ce qu’il y a de plus sage et de plus beau pour les mortels qui s’y conforment.


Le Chœur.

Célébrons Bakkhos par la danse ! Chantons le malheur de Pentheus issu du Dragon, qui, portant des vêtements de femme et la férule, a reçu une mort certaine ornée du thyrse feuillu, conduit par le Taureau qui le menait à sa perte. Bakkhantes Kadméiennes, vous avez changé son cri victorieux en deuil et en larmes. C’est un beau combat que celui qui a trempé la main d’une mère du sang de son fils ! Mais je vois, se hâtant vers la demeure, Agavè, mère de Pentheus, avec des yeux hagards. Recevez le chœur joyeux du Dieu Évios !

Agavè.
Strophe.

Bakkhantes Asiades !

Le Chœur.

Pourquoi m’appelles-tu ?