Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/29

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de sang humain les autels et le temple entouré de colonnes ?

Antistrophe I.

À l’aide des impétueux avirons de sapin, retentissant des deux côtés, ont-ils navigué sur leur nef à travers les flots marins, ou tendu les voiles au vent, dans le désir des biens qui enrichissent les demeures ? La chère espérance, en effet, pour la perte des hommes, devient un désir insatiable pour ceux qui rapportent un fardeau de richesses, après avoir erré parmi les flots et les Villes Barbares, en proie à une avidité vaine. L’esprit des uns est immodéré, tandis que d’autres gardent une juste mesure dans leur soif de richesses.

Strophe II.

Comment ont-ils passé les Roches jumelles et les écueils Phinéides toujours retentissants, le long du rivage marin, au milieu de l’écume furieuse d’Amphitrita, où les chœurs des cinquante Nèrèides chantent, tandis que le vent enfle les voiles et que le gouvernail, en poupe, dirige les nefs, sous les stridentes haleines du Notos ou les souffles du Zéphyros, vers cette terre qui abonde en oiseaux, l’Île Blanche, célèbre par les courses d’Akhilleus dans le Pontos Euxeinos ?

Antistrophe II.

Plût aux Dieux que, selon les vœux de ma maîtresse, Héléna, la chère fille de Lèda, vînt ici par quelque hasard, en quittant Troia, afin que, la chevelure aspergée d’eau purificatrice, elle mourût égorgée par la main de ma