Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/316

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toute la Hellas, moi et mes enfants réfugiés et suppliants à l’autel des Dieux, les uns âgés, les autres encore enfants. Mais tu as trouvé une Cité libre et des hommes libres qui n’ont pas eu peur de toi. Il te faut mourir misérablement, et tu y gagneras tout, car tu ne devrais pas mourir une seule fois, toi qui as commis tant de crimes !

LE MESSAGER.

Il ne t’est point permis de le tuer.

ALKMÈNA.

Nous l’avons donc fait captif en vain ? Quelle loi s’oppose à ce qu’il meure ?

LE MESSAGER.

Cela ne plaît point aux Chefs de cette terre.

ALKMÈNA.

Pourquoi donc ? Pensent-ils qu’il n’est pas beau de tuer ses ennemis ?

LE MESSAGER.

Non celui qu’ils ont pris vivant dans le combat.

ALKMÈNA.

Et Hyllos a souffert ceci tranquillement ?

LE MESSAGER.

Il fallait, je pense, qu’il ne tint pas compte des coutumes de cette terre !