Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/326

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qui nous a perdus, moi et tous les Akhaiens ! Sois en abomination aux Dieux pour ta ressemblance avec Hélénè ! Si je n’avais le pied sur une terre étrangère, tu périrais, certes, par ce trait ailé, à cause de ta ressemblance avec la fille de Zeus.

HÉLÉNÈ.

Pourquoi, ô malheureux, qui que tu sois, me hais-tu ? Pourquoi me haïr à cause des maux que celle-ci a causés ?

TEUKROS.

Je me suis trompé, j’ai cédé à la colère plus qu’il ne fallait. Toute la Hellas, en effet, hait la fille de Zeus. Pardonne-moi donc ce que j’ai dit, femme !

HÉLÉNÈ.

Qui es-tu ? D’où as-tu abordé sur cette terre ?

TEUKROS.

Je suis un de ces malheureux Akhaiens, ô femme !

HÉLÉNÈ.

Il n’est donc pas étonnant, certes, que tu haïsses Hélénè. Mais qui es-tu ? D’où viens-tu ? Comment faut-il te nommer ?

TEUKROS.

Mon nom est Teukros ; Télamôn est le père qui m’a engendré ; Salamis est la patrie qui m’a nourri.