Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/332

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HÉLÉNÈ.

Et les Tyndarides sont-ils vivants, ou morts ?

TEUKROS.

Ils sont morts et vivants. Il y a un double récit.

HÉLÉNÈ.

Quel est le plus sûr ? Oh ! malheureuse que je suis à cause de ces maux !

TEUKROS.

On dit que, devenus astres, tous deux sont Dieux.

HÉLÉNÈ.

Cela est bien. Mais quel est l’autre récit ?

TEUKROS.

On dit qu’ils ont rendu l’âme de leurs propres mains à cause de leur sœur. Mais, assez de paroles ! je ne veux pas gémir de nouveau. Je suis venu vers cette demeure royale, désirant voir la prophétesse Théonoè. Aide-moi, afin qu’obéissant aux divinations je sache où je dois tourner la voile de ma nef, pour aborder la terre maritime de Kypros sur laquelle, par son oracle, Apollôn m’a ordonné de m’arrêter et de donner à ma Ville le nom de Salamis, en souvenir de la première patrie.

HÉLÉNÈ.

La navigation elle-même te guidera, ô Étranger. Mais quitte cette terre, et fuis avant que le fils de Prôteus t’ait