Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

THÉOKLYMÈNOS.

Oh ! malheureux que je suis ! Jouet des ruses d’une femme ! Mes noces se sont évanouies ! À la vérité, si on pouvait reprendre la nef en la poursuivant, je serais bientôt maître de ces étrangers. Mais je me vengerai de ma sœur qui m’a trahi, qui, voyant Ménélaos dans les demeures, ne me l’a pas révélé. Elle n’abusera donc plus jamais personne par ses divinations.

LE CHŒUR.

Où cours-tu, ô Maître ? vers quel meurtre ?

THÉOKLYMÈNOS.

Où la Justice m’ordonne d’aller. Retire-toi de mon chemin.

LE CHŒUR.

Je ne lâcherai pas ton péplos. Tu cours à de grands malheurs.

THÉOKLYMÈNOS.

Commanderas-tu à ton Maître, toi qui es esclave ?

LE CHŒUR.

J’ai toute ma raison, en effet.

THÉOKLYMÈNOS.

Non, selon moi, à moins que tu ne me laisses…

LE CHŒUR.

Certes, je ne te laisserai pas.