Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/420

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patrie, bien que je sois ici. Ô malheureuse femme ! Ô crimes des Dieux ! Quoi donc ? Où trouverons-nous la justice, si nous souffrons des injustices des Tout-puissants ?

IÔN.

Pourquoi te tourmenter de ce qui ne doit pas être recherché, femme ?

KRÉOUSA.

Ce n’est rien. J’ai déposé l’arc. Je me tais sur le reste ; ne t’en inquiète pas davantage.

IÔN.

Qui es-tu ? D’où viens-tu ? De quelle patrie es-tu sortie ? De quel nom nous faut-il t’appeler ?

KRÉOUSA.

Kréousa est mon nom, je suis née d’Érékhtheus, et ma patrie est la Ville des Athènaiens.

IÔN.

Ô habitante d’une Ville illustre, élevée par des parents de bonne race ! combien je t’admire, ô femme !

KRÉOUSA.

Certes, je suis heureuse de ce côté, ô Étranger ; mais non autrement.

IÔN.

Au nom des Dieux ! ce qu’on dit parmi les hommes est-il vrai ?