Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/419

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IÔN.

Regardez de vos yeux tout ce qui est permis.

LE CHŒUR.

Mes maîtres m’ont permis de contempler le Temple du Dieu.

IÔN.

De qui êtes-vous les servantes ?

LE CHŒUR.

La demeure que Pallas habite est aussi celle de mes maîtres. Mais voici ma Maîtresse, interroge-la.




IÔN.

La beauté de ton corps révèle la noblesse de tes mœurs, ô femme, qui que tu sois ! On peut souvent juger d’un homme sur son aspect, et savoir s’il est bien né. Ah ! tu me saisis d’étonnement, en fermant tes yeux et en baignant de larmes tes nobles joues, dès que tu as aperçu ce sanctuaire sacré de Loxias. Pourquoi ce chagrin, ô femme ? Là où tous se réjouissent de voir le Temple du Dieu, tes yeux répandent des larmes !

KRÉOUSA.

Ô Étranger, il est juste que tu sois étonné de mes larmes ; mais, en voyant cette demeure d’Apollôn, j’ai été saisie d’un ancien souvenir, et mon esprit était dans ma