Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/43

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IPHIGÉNÉIA.

Ceux que ceci concerne sont dans la demeure.

ORESTÈS.

Quel tombeau me recevra mort ?

IPHIGÉNÉIA.

Il y a là le feu sacré et un large entrebâillement du rocher.

ORESTÈS.

Hélas ! Plût aux Dieux que les mains de ma sœur m’eussent enseveli !

IPHIGÉNÉIA.

C’est un vœu inutile, ô malheureux, qui que tu sois ! Ta sœur habite loin de cette terre Barbare. Cependant, puisque tu es Argien, je te servirai du moins en tout ce qui me sera possible. Je déposerai de nombreuses offrandes sur ta tombe ; j’éteindrai ton corps en l’arrosant d’huile jaune, et je verserai sur ton bûcher la liqueur que la fauve abeille montagnarde puise dans les fleurs. Mais j’entre. Je rapporterai ma lettre du sanctuaire de la Déesse. Cependant, n’aie aucune haine contre moi. Ô gardes, surveillez-les, mais sans les enchaîner. J’enverrai dans Argos une nouvelle inespérée à celui de mes amis que j’aime le plus ; et ma lettre, lui apprenant que ceux qu’il croit morts vivent encore, lui apportera une joie assurée.