Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/433

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nos entretiens de peur que je sois blâmée d’avoir révélé ce secret, et que mes paroles soient répétées autrement que je les ai dites. La condition des femmes est pénible auprès des hommes. Les meilleures sont confondues dans la même haine avec les pires, tant nous sommes malheureuses !




XOUTHOS.

Que le Dieu reçoive mes premières paroles ! Salut à lui, et à toi aussi, ô femme ! N’as-tu pas été effrayée par mon retour tardif ?

KRÉOUSA.

Non, mais tu es arrivé au moment où j’allais être saisie d’inquiétude. Dis-moi quel oracle tu apportes de l’Antre de Trophonios et comment nous aurons des enfants.

XOUTHOS.

Il n’a pas voulu devancer la prophétie du Dieu. Il n’a dit qu’une seule chose : c’est que ni moi, ni toi, nous ne retournerions sans enfants dans notre demeure.

KRÉOUSA.

Ô Mère vénérable de Phoibos, puissions-nous être heureusement venus ici, et puisse être meilleur notre commerce avec ton fils !

XOUTHOS.

Ce sera. Mais qui est le prophète du Dieu ?

IÔN.

J’ai le soin des choses extérieures ; d’autres ont le soin