Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/451

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LE VIEILLARD.

Voici. Le pied est lent, mais l’esprit est prompt.

KRÉOUSA.

Appuyé sur ton bâton, suis bien le chemin battu.

LE VIEILLARD.

Mon bâton est aveugle aussi, quand je vois si peu.

KRÉOUSA.

Tu dis bien ; mais ne défaille pas de lassitude.

LE VIEILLARD.

C’est contre mon gré ; mais je ne puis user de la force qui me manque.

KRÉOUSA.

Femmes ! fidèles servantes de ma toile et de ma navette, quelle chance a mon mari au sujet des enfants pour qui nous sommes venus ici ? Dites ! Si vous m’annoncez de bonnes nouvelles, vous ne réjouirez pas une Maîtresse ingrate.

LE CHŒUR.

Ô Daimôn !

KRÉOUSA.

Cette première parole n’est pas de bon augure.

LE CHŒUR.

Hélas ! malheureuse !