Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/450

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leurs masses rocheuses dans l’Ouranos, et où Bakkhos, portant des torches ardentes, saute légèrement avec les Bakkhantes qui errent dans la nuit. Plaise aux Dieux que cet enfant ne vienne jamais dans ma Ville, et qu’il meure dans sa jeunesse ! La cité se lamenterait à bon droit de cette irruption d’étrangers. L’antique roi Érékhtheus suffit !




KRÉOUSA.

Ô vieillard ! paidagogue d’Érékhtheus qui fut mon père autrefois, quand il voyait encore la lumière, va vers l’Oracle du Dieu, afin de te réjouir avec moi, si le Roi Loxias dit que j’aurai des enfants. Car il est doux d’être heureux avec ses amis ; ou s’il arrive quelque malheur — puisse ceci ne pas être ! — il est doux de rencontrer les yeux d’un homme bienveillant. Pour moi, je t’honore comme un père, quoique je sois ta Maîtresse, ainsi que tu honoras mon père autrefois.

LE VIEILLARD.

Ô fille ! tu as des pensées dignes de tes ancêtres bien nés, et tu ne déshonores point tes antiques origines autokhthones. Mène, mène-moi vers la demeure et conduis-moi. Le chemin de l’Oracle m’est pénible. Aide mon pied, et remédie à ma vieillesse.

KRÉOUSA.

Suis-moi donc, et fais attention où tu mets les pieds.