Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/455

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LE CHŒUR.

Connais-tu, ô chère Maîtresse, ce jeune homme qui balayait le Temple ? C’est lui qui est son fils.

KRÉOUSA.

Plût aux Dieux que je pusse voler dans l’Aithèr humide, loin de la terre de la Hellas, jusqu’aux étoiles occidentales, tant je souffre !

LE VIEILLARD.

De quel nom son père l’a-t-il nommé ? Le sais-tu, ou garde-t-on encore le silence sur cette chose incertaine ?

LE CHŒUR.

Il a nom Iôn, parce qu’il s’est montré le premier à son père.

LE VIEILLARD.

Et de quelle mère est-il né ?

LE CHŒUR.

Je ne puis le dire. Mais, pour que tu saches, vieillard, tout ce que j’ai à t’apprendre, le mari de celle-ci est sorti, afin de célébrer avec son fils, par un sacrifice, dans les tentes sacrées, et par un festin public, la naissance de ce fils et l’hospitalité qu’il lui donne.

LE VIEILLARD.

Maîtresse ! nous sommes trahis par ton mari, car j’en gémis aussi avec toi. Il nous insulte à dessein, et nous sommes chassés de la demeure d’Érékhtheus. Et je ne dis