Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand viendra-t-il ? — Trompés par l’inexpérience de l’enfance, ils cherchent leur père. Et moi je les distrais et les flatte par mes paroles ; mais je tressaille quand les portes crient ; et chacun d’eux s’élance pour se jeter aux genoux paternels. Maintenant donc, quelle voie de salut, quelle espérance, médites-tu, vieillard ? En effet, c’est vers toi que je regarde. Nous ne pouvons sortir en secret de ce pays, car de plus forts que nous s’opposent à notre fuite, et nous ne pouvons mettre aucun espoir de salut en nos amis. Dis-moi donc quelle est ta pensée, et, comment, faibles que nous sommes, nous prolongerons notre vie, tandis que la mort nous menace.

AMPHITRYÔN.

Ô fille ! il n’est pas facile d’accomplir cela aisément et sans peine.

MÉGARA.

Te manque-t-il quelque douleur, ou aimes-tu tant la lumière ?

AMPHITRYÔN.

Je me réjouis encore de la lumière, et j’aime l’espérance.

MÉGARA.

Moi aussi. Mais ne faut pas espérer des choses désespérées, vieillard !

AMPHITRYÔN.

Le délai est déjà un remède aux maux.