Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/535

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porter envie à mes amis, et je ne me réjouis pas de nuire aux amis des hommes ; mais je veux vous avertir, Hèra et toi, avant que vous erriez, si vous obéissez à mes paroles. Cet homme n’est pas sans nom, ni sur la terre, ni parmi les Dieux, lui dans la demeure de qui tu m’envoies. Il a rendu la paix à des régions inaccessibles et à la mer pleine de dangers, et, seul, il a rendu aux Dieux les honneurs qui leur avaient été enlevés par des hommes impies. Je veux donc te persuader de ne point méditer de mauvais desseins.

IRIS.

Ne blâme point les desseins de Hèra et les miens.

LYSSA.

Je voudrais te ramener du mauvais sentier dans la bonne voie.

IRIS.

L’épouse de Zeus ne t’a point envoyée ici pour montrer de la modération.

LYSSA.

J’atteste Hèlios que je fais ce que je ne voudrais point faire ! Mais s’il est nécessaire que je m’asservisse à Hèra et à toi, et que je te suive promptement et impétueusement, comme les chiens le chasseur, j’irai ! Ni la mer dont les flots gémissent, ni le violent tremblement de la terre, ni la chute de la foudre, ne feront autant de mal que moi, me précipitant dans la poitrine de Hèraklès ! Je fracasserai ses toits et bouleverserai ses demeures, et, avant tout, je tuerai ses enfants ; car, en les égorgeant, il ne saura pas