Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/544

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LE CHŒUR.

Il te fallait mourir, quand tu vengeas le meurtre des frères de ta femme, ayant renversé la ville des Taphiens entourée des flots.

AMPHITRYÔN.

Fuyez, fuyez, vieillards ! Courez loin des demeures, fuyez l’homme furieux et réveillé ! Bientôt, ajoutant le meurtre au meurtre, il va renverser la Ville des Kadméiens !

LE CHŒUR.

Ô Zeus ! Pourquoi hais-tu si grandement ton fils, et l’as-tu plongé dans cette mer de malheurs ?

HÈRAKLÈS.

Ah ! je respire, et je vois encore ce que je dois voir, l’Aithèr, la terre et les rayons de Hèlios ! Mais je ressens un bouleversement d’esprit tel qu’une tempête, et je pousse des souffles brûlants, avec un haut effort et en haletant, du fond de mes poumons. Pourquoi, comme une nef, suis-je attaché par ma jeune poitrine et par les bras, dans ce lieu plein de cadavres, à cette colonne de pierre brisée par le milieu ? Et mon arc et mes flèches ailées sont répandues à terre, elles que je portais à ma ceinture ou entre mes mains où je les gardais. Ne serais-je pas, ce me semble, descendu de nouveau dans le Hadès, d’où je suis revenu récemment, par ordre d’Eurysteus ? Mais je n’aperçois ni le rocher de Sisyphos, ni Aidès, ni le sceptre de la fille de Dèmètèr. Je suis stupéfait cependant. Où suis-je ? Je ne sais. Holà ! y a-t-il, de près ou