Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/555

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HÈRAKLÈS.

Et toi, qui es exempt de mes maux, tu me conseilles !

THÈSEUS.

Est-ce Hèraklès qui parle ainsi, lui qui a supporté tant d’épreuves ?

HÈRAKLÈS.

Je n’en ai jamais subi d’aussi affreuses, si, toutefois, cela peut se mesurer.

THÈSEUS.

Le bienfaiteur des vivants, et leur grand ami !

HÈRAKLÈS.

Ils ne m’aideront en rien ; Hèra l’emporte !

THÈSEUS.

La Hellas ne permettra pas que tu meures pour un crime involontaire.

HÈRAKLÈS.

Écoute donc les raisons par lesquelles je combats ton avis. Je t’expliquerai pourquoi il ne m’est plus permis de vivre, maintenant et depuis longtemps. Avant tout, je suis né de celui-ci qui, ayant tué le père de ma mère, et souillé de ce meurtre, épousa Alkmèna qui m’a enfanté. Quand les assises d’une race ne sont pas solidement jetées, il est nécessaire que les enfants soient malheureux. Zeus lui-même, quelque soit ce Zeus, m’a engendré