Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/570

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÈLEKTRA.

Je te tiens pour un ami égal aux Dieux, car tu ne m’as point outragée dans mes malheurs. C’est une grande félicité pour les mortels de rencontrer un médecin de la mauvaise fortune. Il me faut donc, sans être commandée, te soulager par mon travail, autant que je le puis, afin que tu puisses supporter plus facilement tes peines, et travailler avec toi. Tu as, en effet, assez à faire au dehors ; il faut que je veille aux choses domestiques. Quand le laboureur rentre, il lui est agréable de trouver tout en ordre dans la demeure.




LE LABOUREUR.

S’il te plaît ainsi, va ! En effet, les sources ne sont pas éloignées des demeures. Pour moi, dès le lever du jour, je conduirai les bœufs dans les champs, et j’ensemencerai les sillons. Aucun paresseux, bien qu’ayant le nom des Dieux à la bouche, ne pourrait se procurer de la nourriture sans travail.




ORESTÈS.

Pyladès ! entre tous les hommes, je pense que tu es un ami et un hôte fidèle, car, seul des amis d’Orestès, tu ne l’as point abandonné dans la mauvaise fortune, tandis que je souffre cruellement de la part d’Aigisthos qui a tué