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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/572

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née d’Agamemnôn, et l’odieuse fille de Tyndaréos, Klytaimnèstra m’a enfantée, et les citoyens me nomment Èlektra, moi, malheureuse ! hélas ! hélas sur mes durs travaux et sur ma triste vie ! Ô père ! tu gis dans la demeure d’Aidès, égorgé par ta femme et par Aigisthos, ô Agamemnôn !

Mésode.

Allons ! Pousse les mêmes plaintes ! Goûte de nouveau la volupté des larmes !

Antistrophe I.

Presse le mouvement de tes pieds, il est temps ! Marche, marche en te lamentant ! Hélas sur moi ! Dans quelle Ville, dans quelle demeure sers-tu, ô malheureux frère, ayant laissé ta lamentable sœur dans la maison paternelle, au milieu des plus amères misères ? Puisses-tu me délivrer de mes maux, ô Zeus, Zeus ! Puisses-tu venger très cruellement le meurtre de mon père, et porter tes pieds errants dans Argos !

Strophe II.

Déposons cette urne, en l’enlevant de ma tête ; et je redirai à mon père, d’une voix haute, mes plaintes nocturnes, mes cris, mes chants et l’hymne à Aidès. Ô père, je répands vers toi, sous terre, ces plaintes auxquelles je me livre chaque jour et sans cesse, en déchirant de mes ongles ma chère gorge, et en heurtant de mes poings ma tête rasée, en songeant à ta mort !