Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/574

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tiennent lieu de danse, et les larmes sont mon souci de chaque jour, à moi, malheureuse ! Voyez ma chevelure salie et les haillons de mes vêtements ! Conviennent-ils à la fille royale d’Agamemnôn, ainsi qu’à Troia qui se souvient d’avoir été autrefois prise par mon père ?

LE CHŒUR.
Antistrophe III.

La Déesse est puissante ! Viens donc et accepte de moi des robes bien travaillées que tu revêtiras, et des ornements d’or ajustés à ta grâce brillante. Penses-tu, qu’en pleurant et en n’honorant pas les Dieux, tu l’emporteras sur tes ennemis ? Ce n’est pas en gémissant, mais en vénérant les Dieux par tes prières, que tu retrouveras le bonheur, ô enfant !

ÈLEKTRA.

Aucun des Dieux n’entend les clameurs d’une malheureuse, ni ne se souvient des anciens sacrifices offerts par mon père ! Hélas sur moi ! puisqu’il est mort, et que mon frère encore vivant est errant et vagabond sur quelque terre étrangère, et cherche, le malheureux, un foyer servile, lui qui est né d’un père illustre ! Et moi, j’habite une pauvre demeure, et je me consume le cœur à cause de mon exil de la maison paternelle, et je vis parmi les rochers des montagnes, et ma mère s’étant mariée à un autre, couche dans un lit souillé par un meurtre !

LE CHŒUR.

Héléna, la sœur de ta mère, a causé d’innombrables maux aux Hellènes et à ta famille.