Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/575

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ÈLEKTRA.

Hélas ! femmes ! Je cesse de me lamenter. Des étrangers sortent de leur affût, et approchent de la demeure. Fuyons ! vous par le sentier, et moi dans la maison, afin que nous évitions ces malfaiteurs.




ORESTÈS.

Reste, ô malheureuse ! et ne redoute point ma main.

ÈLEKTRA.

Ô Phoibos Apollôn ! je te supplie ! fais que je ne meure pas !

ORESTÈS.

J’en tuerais plus volontiers d’autres qui me sont plus odieux que toi.

ÈLEKTRA.

Va-t’en ! Ne touche pas celle qu’il n’est pas permis de toucher.

ORESTÈS.

Il n’en est point que je puisse embrasser à meilleur droit.

ÈLEKTRA.

Mais pourquoi, armé d’une épée, me guettais-tu auprès de la demeure ?

ORESTÈS.

Reste et écoute, et tu seras aussitôt d’accord avec moi.