Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/605

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les roseaux bien joints, amena autrefois, des montagnes Argiennes, un agneau à la toison d’or que sa jeune mère allaitait encore ; et le héraut, debout sur les gradins de pierre, s’écria : — À l’Agora ! à l’Agora, Mykènaiens ! Venez admirer les prodiges terribles de nos heureux Tyrans ! — Et les danses réjouissaient les demeures des Atréides.

Antistrophe I.

Et les Temples d’or étaient ouverts, et la flamme resplendissait sur les autels par la Ville des Argiens, et la flûte de lotos, servante des Muses, vibrait de sons harmonieux, et d’aimables chants s’élevaient pour l’Agneau d’or ! En effet, quand Thyestès, par un amour adultère, eut séduit la chère femme d’Atreus, il emporta ce prodige dans ses demeures ; et, revenu dans l’Agora, il annonça qu’il possédait dans ses demeures une admirable brebis à toison d’or.

Strophe II.

Alors, certes, Zeus changea les lumineuses routes des astres, et la clarté de Hèlios et le blanc visage d’Aôs ; et Hèlios monta des plages occidentales dans sa flamme divinement allumée, et les nuées pleines d’eau allaient vers l’Ourse, et les arides plaines Ammonides, privées par Zeus des rosées et des belles pluies, languirent et se desséchèrent !

Antistrophe II.

Cela est dit ainsi. Mais je crois fort peu que Hèlios ait détourné son char d’or et changé sa route pour punir des hommes, et à cause de leurs mutuelles vengeances.