Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/604

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les Phryges par la lance, et tous ceux qui ont les égorgeurs en exécration ! M’as-tu entendu, toi qui as souffert d’horribles maux par ma mère ?

ÈLEKTRA.

Mon père, assurément, entend toutes tes paroles ! Mais il est temps d’aller. Et je te le dis clairement : il faut qu’Aigisthos meure, car, si tu tombes mortellement, je suis morte aussi ! Et ne pense pas que je vive, car je frapperai ma gorge d’une épée à deux tranchants ! Je vais rentrer pour la tenir prête. S’il arrive d’heureuses nouvelles de toi, toute ta demeure se réjouira, et, si tu succombes, ce sera le contraire. Je te le dis !

ORESTÈS.

Je comprends tout.

ÈLEKTRA.

Maintenant, il faut que tu sois homme. Pour vous, femmes, faites-moi bien savoir le tumulte de ce combat. Moi, j’attendrai, tenant en main l’épée toute prête ; car, vaincue, jamais je ne me livrerai à mes ennemis, pour qu’ils outragent mon corps vivant !




LE CHŒUR.
Strophe I.

C’est une tradition, parmi les anciens récits, que Pan, protecteur des champs, souffrant harmonieusement dans