Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/639

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LE CHŒUR.
Strophe.

Enfant de pères et de mères bien nés, où vas-tu, parmi ces roches ? N’y a-t-il pas ici un vent léger, une herbe épaisse et l’eau tourbillonnante des fleuves, qui est reposée dans les abreuvoirs, auprès de l’antre où tes agneaux bêlent après toi ? Psytta ! ne brouteras-tu pas cette herbe, sur cette pente trempée de rosée ? Ohé ! Je vais te lancer une pierre ! Reviens, reviens, ô cornue, vers l’enclos du pasteur de brebis, du Kyklôps sauvage !

Antistrophe.

Ouvre tes mamelles gonflées, ô brebis, et livre-les à tes petits agneaux que tu laisses sur leur litière. Le bêlement de tes petits qui ont dormi tout le jour t’appelle. Abandonnant les pâturages herbeux, ne reviendras-tu pas dans l’enclos, sous les rochers de l’Aitna ? Bromios n’est pas ici ; il n’y a ici ni les chœurs, ni les Bakkhantes Thyrsophores, ni le bruissement des tympanons au bord des sources qui fluent, ni les fraîches gouttes du vin, ni Nysa avec les Nymphes.

Épôde.

Je chante Iakkhos, Iakkhos, en l’honneur d’Aphrodita, après laquelle je volais avec les Bakkhantes aux pieds blancs ! Ô cher, cher Bakkhos, où vis-tu seul, en secouant ta chevelure blonde ? Pendant ce temps, moi, ton serviteur, esclave du Kyklôps à l’œil unique, je vagabonde, sous cette misérable peau de bouc, et loin de toi, ô ami !