Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/649

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ODYSSEUS.

Non pas ! Troia gémirait hautement si nous fuyions un seul homme. J’ai souvent, avec mon bouclier, soutenu l’assaut d’une innombrable foule de Phryges. S’il faut mourir, nous mourrons bravement ; ou, si nous survivons, nous sauverons vaillamment notre gloire passée.




LE KYKLÔPS.

Arrête ! Écarte-toi ! Qu’est-ce ? Quel est ce jeu ? Pourquoi ces danses bachiques ? Il n’y a ici ni Dionysos, ni cymbales d’airain, ni retentissements de tympanons. Comment se portent les petits nouvellement nés dans l’antre ? Sont-ils sous les mamelles de leurs mères, ou jouent-ils autour d’elles ? A-t-on pressé les fromages dans les paniers de joncs ? Que dites-vous ? Que répondez-vous ? Ce bâton va bientôt vous faire pleurer ! Regardez, en haut et non en bas !

LE CHŒUR.

Voilà. Nous levons les yeux jusqu’à Zeus lui-même. Je vois les astres et Oriôn !

LE KYKLÔPS.

Mon dîner est-il prêt ?

LE CHŒUR.

Il est prêt. Que ton gosier le soit aussi !