Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/664

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LE KYKLÔPS.

Que faisons-nous, ô Seilènos ? Te semble-t-il que nous devrions rester ?

SEILÈNOS.

Il me semble. Qu’est-il, en effet, besoin d’autres buveurs, Kyklôps ?

LE KYKLÔPS.

Vraiment, la terre est toute pleine d’herbe fleurie !

SEILÈNOS.

Et il est beau de boire à la chaleur du soleil ! Couche-toi donc et repose ton flanc sur la terre.

LE KYKLÔPS.

Voilà ! Pourquoi mets-tu le kratèr derrière moi ?

SEILÈNOS.

Afin que nul ne le prenne.

LE KYKLÔPS.

C’est plutôt pour le boire en cachette. Mets-le au milieu. Et toi, ô mon hôte, dis-moi le nom par lequel je puisse t’appeler.

ODYSSEUS.

Personne. De quel bienfait te remercierai-je ?

LE KYKLÔPS.

Je te mangerai le dernier de tous tes compagnons.