Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/97

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LE CHŒUR.
Strophe.

Arme ta main, Hektôr ! Cours aux lits des Alliés ; éveille-les, excite-les à lever la lance. Envoie leur des amis, afin qu’ils se hâtent vers tes troupes. Mettez les freins aux chevaux ! Qui avertira le Panthoide, ou le fils d’Europa qui commande les hommes Lykiens ? Où sont les divinateurs d’entrailles ? Où sont les chefs des Gymnètes ? Archers Phryges ! rapprochez à l’aide du nerf les deux bouts de vos arcs de corne !

HEKTÔR.

D’une part, tu m’annonces des choses terribles à entendre ; mais, d’autre part, tu me rassures. Cependant, rien de ceci n’est clair. As-tu été frappé du fouet effrayant de Pan Kroniôn, que tu désertes ta garde et troubles ainsi l’armée ? Que dis-tu ? Quelle nouvelle m’apportes-tu ? Tu as beaucoup parlé, mais non clairement.

LE CHŒUR.
Antistrophe.’

Hektôr ! L’armée Argienne a brillé de feux, toute cette nuit, et la station des nefs s’est illuminée de torches. Ils se sont tous rués tumultueusement vers la tente d’Agamemnôn, afin de recevoir quelque nouvel ordre. Jamais l’armée navale n’avait été si agitée. Redoutant ce qu’ils méditent, je suis venu t’annoncer cela, afin que tu ne me reproches rien.